La France: une Fabrique à chômeurs


Les seniors à l’avant-garde du « cojobing »

LE MONDE | | Propos recueillis par

Devenir acteur de sa recherche d’emploi pour la rendre plus efficace. C’est le leitmotiv des chômeurs qui fréquentent les bancs de l’association Pro’Actif, installée à proximité de Grenoble, en Isère. Pendant six mois, ils se réunissent quotidiennement pour chercher du travail ensemble. « Avec des demandeurs d’emploi membres de l’association, nous avons mis en place des outils qui permettent aux chômeurs qui nous rejoignent d’étudier leur marché de l’emploi et donc de mieux organiser leur recherche », explique Claire Gournet, fondatrice de l’association.

Tous les vendredis, les membres font le point sur leurs recherches respectives. « Il n’y a pas de formateur qui donne ses recettes. C’est l’échange entre les demandeurs d’emploi qui est motivant et efficace », précise-t-elle. Ici, 75 % des chômeurs qui utilisent les outils et s’engagent à temps plein dans leur recherche trouvent un CDI ou un CDD de plus de six mois, en moyenne, trois à quatre mois après leur passage au sein de l’association créée en 1994.

« Quand on cherche du travail, on est isolé »

A Strasbourg, en Alsace, Quinqua67 permet aussi aux seniors à la recherche d’un emploi de se rassembler pour chercher du travail ensemble. Objectif : redonner confiance et sortir de l’isolement. Depuis sa création en 2004, l’association a accompagné environ 900 chômeurs de plus de 45 ans. Quinze pour cent d’entre eux ont trouvé un CDI. Vingt-cinq pour cent un CDD ou des missions ponctuelles après leur passage au sein de l’association. « On n’est pas là pour leur trouver un travail mais pour les aider à en trouver un », prévient Jacques Dolzan, président de l’association.

A 57 ans, Louis Salles a cherché du travail pendant cinq mois avec Quinqua67. « Je faisais tous les ateliers pour développer mes compétences et rester actif, explique ce commercial, qui a retrouvé un emploi en juin 2015. Quand on cherche du travail, on est isolé. Avec l’association, on rencontre des gens qui peuvent nous donner des conseils. Ça maintien le moral. »

Comme ces deux exemples, plusieurs associations fédérant les seniors sont nées un peu partout en France, depuis quelques années. Un moyen d’unir ses compétences pour être plus fort dans une période difficile. En décembre 2015, la France comptait 1,267 million de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans contre 1,166 million en 2014.

​​​​​

Les Seniors dans la Ville - 2015


Quinqua 67: Pour retrouver la confiance